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SOIRÉE HOMMAGE A EUGÈNE ANDRÉANSZKY

LE 12 DÉCEMBRE 2023

AU CINÉMA LE MÉLIÈS À MONTREUIL

Ami cher et fidèle compagnon de route de longues années autour de cette passion commune, le cinéma, Eugène, aura été notamment, 20 années durant, le délégué général de notre association, Les enfants de cinéma.

Il aura ainsi œuvré sans relâche auprès de nombreuses jeunes générations en milieu scolaire, pour leur faire découvrir des œuvres majeures du 7ème Art à travers une démarche professionnelle novatrice et engagée.

Nous souhaitons nous réunir, et… vous réunir, autour de lui, dans une soirée au cours de laquelle sera projeté, en ouverture, et en ciné-concert, le film magnifique « La Jeune Fille au carton à chapeau » de Boris Barnet, « un film qui a la grâce » disait notre ami !

Le film sera accompagné au piano par Christian Leroy.

Différentes prises de parole suivront, permettant de rappeler qui était Eugène, cet homme passionné, travailleur inventif et infatigable, défricheur audacieux et militant sans concession aux côtés des autres partenaires professionnels du cinéma.

 

RETROUVONS-NOUS AU CINÉMA LE MÉLIÈS À MONTREUIL

LE MARDI 12 DÉCEMBRE À 20H15

Cinéma Le Méliès, 12 place Jean Jaurès, 93100 Montreuil

Parking à proximité

Métro : Mairie de Montreuil

Réservation conseillée : lesenfantsdecine@gmail.com

 

Eugène Andréanszky 

ou l’exigence de transmettre « l’émotion cinéma »

Eugène Andréanszky a commencé sa carrière dans l’exploitation en 1980 comme assistant puis directeur-programmateur du Club de Strasbourg, un des cinémas historiques de la ville, qui a depuis fermé ses portes. Il a dirigé et programmé ensuite plusieurs salles en Alsace. « Découvrir en salles les films est une expérience unique à vivre et immensément riche, qu’aucune télévision, qu’aucun ordinateur ne pourront jamais remplacer », aimait-il à rappeler.

Puis, au début des années 90, il est nommé « Chargé de mission Cinéma » au conseil général de Seine-et-Marne et met notamment en place le dispositif Collège au Cinéma  dans ce département.

Toujours dans le 77, il prend la direction des cinémas de « La Ferme du Buisson » à Noisiel en 1993.

A ce titre il devient un an plus tard le coordinateur départemental du dispositif « École et Cinéma ».

Il accueillera à Noisiel la première Rencontre nationale des coordinateurs départementaux d’École et Cinéma, posant ainsi avec Ginette Dislaire, à l’origine du dispositif, cette pierre essentielle à la qualité de la transmission : la formation. Celle des coordinateurs départementaux Éducation nationale et cinéma sera en effet une des conditions essentielles pour la formation des enseignants et des exploitants de salle afin de réussir l’accueil des enfants das la salle de cinéma puis leur sensibilisation au cinéma en tant qu’Art.

En 2000, il devient le Délégué Général de l’association Les enfants de cinéma qui coordonne au niveau national le dispositif École et cinéma. Il le restera jusqu’à sa retraite en 2019.

Sous sa direction, durant 19 ans, le dispositif poursuivra son développement sans jamais renoncer à l’exigence de qualité qui a toujours caractérisé École et cinéma pour le plus grand bénéfice des enfants.

Pour les 20 ans du dispositif, le ministère de la Culture publiera un article intitulé : « Les Enfants de cinéma », un atout pour l’éducation artistique et culturelle.

Suivi d’un entretien avec Eugène, où il indiquait : « Songez qu’en 1994, nous avons démarré avec une trentaine de lieux et qu’aujourd’hui, nous sommes présents dans 1200 salles de cinéma. Nous avons la chance en France de disposer d’un réseau de salles tout à fait exceptionnel qui, pour certaines, mènent un travail spécifique en direction du jeune public et organisent des projections en version originale sous-titrée. »

Il y défendait la qualité et la diversité des films du catalogue d’« École et cinéma », souvent éloignée de toute considération commerciale : « Nous construisons nos programmes pas à pas, en visant la plus grande diversité. Je pense au cinéma africain que l’on connaît encore mal. Outre Gaston Kaboré et Djibril Diop Mambety, notre catalogue comprend également aujourd’hui un film de la réalisatrice sénégalaise Dyana Gaye, « Un Transport en commun ». Nous proposons des films qui parfois ont eu une vie modeste en distribution mais qui connaissent une deuxième vie grâce à « École et cinéma ».  « La Petite Vendeuse de soleil »  de Djibril Diop Mambety a été vu par plusieurs centaines de milliers d’enfants alors qu’il a eu une carrière commerciale extrêmement modeste. »

Et de rappeler une nouvelle fois ce critère d’exigence : « Nous n’allons pas vers des films lisses, les enfants sont confrontés aux problèmes de la vie actuelle, nous pouvons les accompagner mais nous ne pouvons pas les préserver de ce qu’est véritablement le monde. « École et cinéma » sert aussi à cela, c’est une approche du monde et des mondes, c’est vraiment une ouverture extraordinaire. »

Il y soulignait également la qualité du travail de l’association : « Nous conduisons aussi une mission de réflexion sur la meilleure façon d’accompagner les enfants au cinéma. Nous voyons le plus de films possibles – notre conseil d’administration, qui comprend 25 personnes issues du monde du cinéma et de l’Éducation nationale, est à cet égard extrêmement actif – nous nous intéressons au cinéma en train de se faire, nous nous interrogeons sur ce que l’on peut ou pas montrer aux enfants. »

Dans le cadre de l’innovation, Eugène aura suivi l’élaboration et le développement, par l’équipe des Enfants de cinéma, de la plateforme numérique Nanouk, née en 2016, formidable outil pédagogique accompagnant le dispositif École et Cinéma.

Eugène aura Eugène aura également été très attentif à la qualité des documents destinés à accompagner chaque film du catalogue, les Cahiers de notes sur… Sous ce titre ouvert, « les cahiers verts » ont proposé un éclairage original, un point de vue personnel, des voies pour découvrir la richesse des films et entrer dans leur complexité.

Il aura notamment veillé à maintenir coûte que coûte leur qualité d’édition en en confiant la rédaction à des auteurs de talent et en résistant aux pressions des institutions, pourtant souvent très fortes, visant à en réduire les coûts et l’exigence de contenus.

C’est certainement cette résistance permanente contre l’affaiblissement de la qualité du dispositif qui ne sera pas pardonnée par les institutions – du moins leurs représentants du moment – aux  Enfants de cinéma , ni à son délégué général.

Mais, même à la retraite, Eugène est resté très investi dans le domaine de l’éducation artistique, et plus largement dans la réflexion sur le cinéma, et les cinémas… En mars 2022, à l’occasion de la parution du livre « De Zéro de conduite à Tomboy » (Éditions Yellow Now), qui retrace une partie du travail des Enfants de cinéma, Eugène Andréanszky faisait part de « sa grande joie » au sujet d’un ouvrage symbolisant « non seulement notre travail et notre engagement au long cours, mais qui constitue aussi un patrimoine cinématographique exceptionnel, fruit d’une politique éditoriale exigeante de près de 25 ans au service de l’éducation artistique au cinéma »

 

 

 

 

L’École normale supérieure-PSL et Les enfants de cinéma 

proposent, les 6 et 7 octobre 2023, une rencontre entre les spécialistes du cinéma et des sciences cognitives pour comprendre et accompagner les émotions négatives des enfants lorsqu’ils sont exposés au mal.

Cette rencontre sera dédiée à Eugène Andréanszky,

délégué général des Enfants de cinéma pendant 20 ans

décédé le 3 septembre dernier

Inscription obligatoire

https://www.eventbrite.fr/e/billets-lenfant-expose-au-mal-672180699567

PROGRAMME

VENDREDI 6 OCTOBRE 2023

9h30 Accueil du public

9h45 Ouverture de la Rencontre

Hommage à Eugène Andréanszky,

10h A propos des représentations les plus stéréotypées d’enfants au cinéma

Carole Desbarats, Enseignante et Directrice artistique des rencontres nationales du Havre sur les séries

Le cinéma industriel donne à voir des cohortes d’enfants sur lesquels glissent les pires violences de la vie. A coup de stéréotypes, de trop nombreux cinéastes ripolinent leurs personnages de manière à ne pas entamer le tabou majeur : la supposée inaltérable innocence des enfants.

11h Le bébé diplomate : Comment les nourrissons interprètent et évaluent les conflits interpersonnels

Olivier Mascaro (INCC-CNRS, Université Paris Cité), Chercheur CNRS

Les nourrissons sont très tôt sensibles aux conflits entre les buts des individus, et ils évaluent négativement le fait d’empêcher quelqu’un de faire ce qu’il souhaite. Entre un et deux ans, émerge une capacité à raisonner de manière sophistiquée sur les relations signalées par les conflits interpersonnels. Ces compétences guident la découverte des hiérarchies sociales, et sont utilisées par les enfants pour entrer en relation avec autrui.

12h Déjeuner

13h30 Prendre les enfants au sérieux. L’enfant envisagé comme authentique sujet dans les films évoquant la Shoah

Ophir Levy (Université Paris 8), Maître de conférences en études cinématographique, responsable d’interventions auprès du jeune public au Mémorial de la Shoah

Loin du regard condescendant porté sur les enfants comme petits êtres fragiles et naïfs incapables de prendre la mesure des dangers qui les menacent, certains films se déroulant sous l’Occupation ou dans des ghettos montrent au contraire à quel point leurs jeunes personnages sont profondément empreints de culpabilité, d’angoisse ou encore d’un sentiment de responsabilité à l’endroit des adultes sur lesquels ils veillent. Ainsi proposons-nous de nous arrêter sur des œuvres telles que Le Vieil homme et l’enfant (1967) de Claude Berri, Un sac de billes (1975) de Jacques Doillon ou encore Jakob le menteur (1975) de Frank Beyer qui ont en commun de renverser le paradigme en faisant de l’enfant celui qui a la charge de protéger les adultes et qui, parfois, porte le poids terrible d’échouer à le faire.

14h30 Mémoire et traumatisme chez l’enfant

Bérengère Guillery-Girard (Université de Caen, Inserm), Maîtresse de conférences-HDR

Au cours de son développement, environ un enfant sur deux sera exposé directement à un/des événement(s) potentiellement traumatique(s). Cette exposition donnera lieu à différentes manifestations psychotraumatiques dont le Trouble de Stress Post-traumatique (TSPT) dans 20 à 50% des cas. La mémoire de ces enfants s’en trouve modifiée. Cette intervention s’intéressera à décrire ces modifications tenant compte de la perspective développementale mais aussi environnementale. Nous adopterons une démarche intégrative, associant de données psychologiques, cognitives et de neuroimagerie.

15h30 Pause

16h Projection du film La Sirène de Sepideh Farsi (Film : 1h41)

18h Rencontre avec la cinéaste animée par Carole Desbarats

Le film de Sepideh Farsi décrit la vie quotidienne des habitants d’Abadan assiégée par les Irakiens en 1980. Il suit un adolescent de 14 ans entre les amitiés, les explosions, les risques de disette sans que la technique d’animation n’édulcore la cruauté de la situation. Qu’est-ce que cette exigence nous apprend de la façon dont une cinéaste peut exposer un jeune personnage au Mal ? Et comment aussi exposer les jeunes spectateurs à la dureté d’une description réaliste de faits historiques ?

19h Fin de la première journée

SAMEDI 7 OCTOBRE 2023

13h15 Accueil

13h30 Aliéner le Mal par le cinéma d’animation pour s’y confronter ?

Benjamin Mera (Université Paris-Nanterre, HAR), Doctorant – Esthétique du cinéma d’animation et études médiatiques

Comment l’animation, dans le cinéma et le jeu vidéo, peut donner formes et corps au Mal vécu pour l’extérioriser, le saisir autrement, voire l’incarner.

14h30 L’exclusion sociale : une menace omniprésente

Marie-Pierre Fayant (Université Paris Cité), Professeure en psychologie sociale

L’exclusion sociale est définie par les psychologues sociaux comme une mise à l’écart d’un individu ou d’un groupe d’individus par les autres. Dans cette présentation, nous examinerons les conséquences psychologiques de cette exclusion, mais aussi sociétales. L’objectif sera de comprendre comment les individus réagissent et font face à l’exclusion sociale. Ce sera l’occasion de nous interroger sur la définition de cette notion et l’identification de situations d’exclusions sociales. Nous pourrons aussi échanger sur les interactions sociales dans le milieu scolaire, un milieu où les exclusions sont très fréquentes.

15h30 Pause

16h Comment montrer le suicide aux ados ?

Christophe Debien (CHU Lille), Psychiatre, auteur, co-créateur de la chaîne YouTube Le PsyLab et Charles-Edouard Notredame (CHU Lille), Psychiatre, Maître de conférences

Parce que le suicide est un sujet majeur, parce que le suicide est un sujet tabou, il est important de savoir le montrer pour informer, de savoir le montrer pour s’interroger… Bref de savoir le montrer pour pouvoir le regarder, et pourquoi pas le prévenir. Les Dr Notredame et Debien vous propose ainsi une plongée au cœur de la série Netflix « treize raisons de… » afin d’apprendre, ensemble, à accompagner nos ados dans leurs interrogations vis-à-vis de ce phénomène qui les concerne particulièrement.

17h Table-ronde et échanges avec le public : l’enfant exposé au mal

Participant·e·s (à confirmer) : Christophe Debien, Carole Desbarats, Marie-Pierre Fayant, Ophir Levy, Olivier Mascaro, Charles-Edouard Notredame, Benjamin Mera

18h Fin de la seconde journée – clôture

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Cet événement est organisé par Les enfants de cinéma, Klara Kovarski (Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’Enfant, Sorbonne Université), Victor Chung et Julie Grèzes (Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Computationnelles, ENS-PSL), Rocco Mennella (Laboratoire sur les interactions cognition, action, émotion, Université Paris Nanterre).

 

 

DE ZERO DE CONDUITE A TOMBOY

Les enfants de cinéma  – Yellow Now / Côté cinéma

 Motivation

 De Zéro de conduite à Tomboy. Des films pour l’enfant spectateur est le projet éditorial d’une association d’éducation artistique à l’image, Les enfants de cinéma, en charge pendant près d’un quart de siècle – de 1994 à 2018 – du dispositif national « École et cinéma ». Elle a constitué au fil des années un patrimoine exceptionnel, et jusqu’ici inaccessible sur le marché du livre, de nombreux textes sur le cinéma, à travers des monographies sur des films de toutes époques et de tous pays, les Cahiers de notes sur …

Ces cahiers étaient destinés aux instituteurs engagés dans le dispositif, ils leur étaient offerts comme matériel pédagogique accompagnant les sorties de leurs classes au cinéma.

 En près de 25 ans d’une politique éditoriale exigeante, la collection de 112 Cahiers de notes a ainsi constitué une histoire et une traversée de l’art cinématographique, des origines jusqu’au cinéma le plus contemporain.

 L’ouvrage proposé aujourd’hui, articulé autour des « Points de vue », chapitres autonomes des Cahiers de notes, signés par leur auteur – professionnel du cinéma, universitaire, critique, écrivain – entend rencontrer un plus large public, parents, enseignants, étudiants et tous les amoureux du 7e art.

 La direction de l’ouvrage a été confiée à Hervé Joubert-Laurencin, professeur d’histoire et d’esthétique du cinéma à l’université de Paris Nanterre, spécialiste des écrits et de l’édition de cinéma, qui fut un membre actif de l’association depuis ses débuts.

Présentation

Les Cahiers de notes sur… ce sont 112 fascicules, petits cahiers verts, matériel pédagogique réservé aux instituteurs, consacrés à un film issu de la liste du dispositif national Ecole et cinéma. Les Cahiers ont disparu et ne sont plus, aujourd’hui, que des objets de collection.

Chaque cahier était confié à un auteur unique, spécialiste ou non du cinéma. Dans ces monographies, plusieurs pages étaient réservées à l’expression d’un « point de vue », celui de leur auteur, regard personnel sur l’œuvre envisagée.

Parmi ces 112 « points de vue », une trentaine ont été retenus pour constituer l’ouvrage aujourd’hui proposé.

Le choix des 30 titres a reposé sur le principe d’une mise en regard, deux par deux, des films, chacun s’enrichissant de la confrontation avec son voisin, créant ainsi de nouveaux points de vue, suscitant de nouvelles idées.

Une brève introduction de chaque couple de films – rédigée par Hervé Joubert-Laurencin – justifie leur sélection et leur mise en relation. Une double page de photogrammes, qui eux aussi se répondent, illustre à son tour les liens entre les films.

L’ouvrage, de 488 pages, présente un vaste panorama de la pensée du cinéma en France ces vingt-cinq dernières années.

 

 

 

 

 

 

 

Pour télécharger l’appel : Appel Les enfants de cinéma