Actualités :
L’École normale supérieure-PSL et Les enfants de cinéma
proposent, les 6 et 7 octobre 2023, une rencontre entre les spécialistes du cinéma et des sciences cognitives pour comprendre et accompagner les émotions négatives des enfants lorsqu’ils sont exposés au mal.
Cette rencontre sera dédiée à Eugène Andréanszky,
délégué général des Enfants de cinéma pendant 20 ans
décédé le 3 septembre dernier
Inscription obligatoire
https://www.eventbrite.fr/e/billets-lenfant-expose-au-mal-672180699567
PROGRAMME
VENDREDI 6 OCTOBRE 2023
9h30 Accueil du public
9h45 Ouverture de la Rencontre
Hommage à Eugène Andréanszky,
10h A propos des représentations les plus stéréotypées d’enfants au cinéma
Carole Desbarats, Enseignante et Directrice artistique des rencontres nationales du Havre sur les séries
Le cinéma industriel donne à voir des cohortes d’enfants sur lesquels glissent les pires violences de la vie. A coup de stéréotypes, de trop nombreux cinéastes ripolinent leurs personnages de manière à ne pas entamer le tabou majeur : la supposée inaltérable innocence des enfants.
11h Le bébé diplomate : Comment les nourrissons interprètent et évaluent les conflits interpersonnels
Olivier Mascaro (INCC-CNRS, Université Paris Cité), Chercheur CNRS
Les nourrissons sont très tôt sensibles aux conflits entre les buts des individus, et ils évaluent négativement le fait d’empêcher quelqu’un de faire ce qu’il souhaite. Entre un et deux ans, émerge une capacité à raisonner de manière sophistiquée sur les relations signalées par les conflits interpersonnels. Ces compétences guident la découverte des hiérarchies sociales, et sont utilisées par les enfants pour entrer en relation avec autrui.
12h Déjeuner
13h30 Prendre les enfants au sérieux. L’enfant envisagé comme authentique sujet dans les films évoquant la Shoah
Ophir Levy (Université Paris 8), Maître de conférences en études cinématographique, responsable d’interventions auprès du jeune public au Mémorial de la Shoah
Loin du regard condescendant porté sur les enfants comme petits êtres fragiles et naïfs incapables de prendre la mesure des dangers qui les menacent, certains films se déroulant sous l’Occupation ou dans des ghettos montrent au contraire à quel point leurs jeunes personnages sont profondément empreints de culpabilité, d’angoisse ou encore d’un sentiment de responsabilité à l’endroit des adultes sur lesquels ils veillent. Ainsi proposons-nous de nous arrêter sur des œuvres telles que Le Vieil homme et l’enfant (1967) de Claude Berri, Un sac de billes (1975) de Jacques Doillon ou encore Jakob le menteur (1975) de Frank Beyer qui ont en commun de renverser le paradigme en faisant de l’enfant celui qui a la charge de protéger les adultes et qui, parfois, porte le poids terrible d’échouer à le faire.
14h30 Mémoire et traumatisme chez l’enfant
Bérengère Guillery-Girard (Université de Caen, Inserm), Maîtresse de conférences-HDR
Au cours de son développement, environ un enfant sur deux sera exposé directement à un/des événement(s) potentiellement traumatique(s). Cette exposition donnera lieu à différentes manifestations psychotraumatiques dont le Trouble de Stress Post-traumatique (TSPT) dans 20 à 50% des cas. La mémoire de ces enfants s’en trouve modifiée. Cette intervention s’intéressera à décrire ces modifications tenant compte de la perspective développementale mais aussi environnementale. Nous adopterons une démarche intégrative, associant de données psychologiques, cognitives et de neuroimagerie.
15h30 Pause
16h Projection du film La Sirène de Sepideh Farsi (Film : 1h41)
18h Rencontre avec la cinéaste animée par Carole Desbarats
Le film de Sepideh Farsi décrit la vie quotidienne des habitants d’Abadan assiégée par les Irakiens en 1980. Il suit un adolescent de 14 ans entre les amitiés, les explosions, les risques de disette sans que la technique d’animation n’édulcore la cruauté de la situation. Qu’est-ce que cette exigence nous apprend de la façon dont une cinéaste peut exposer un jeune personnage au Mal ? Et comment aussi exposer les jeunes spectateurs à la dureté d’une description réaliste de faits historiques ?
19h Fin de la première journée
SAMEDI 7 OCTOBRE 2023
13h15 Accueil
13h30 Aliéner le Mal par le cinéma d’animation pour s’y confronter ?
Benjamin Mera (Université Paris-Nanterre, HAR), Doctorant – Esthétique du cinéma d’animation et études médiatiques
Comment l’animation, dans le cinéma et le jeu vidéo, peut donner formes et corps au Mal vécu pour l’extérioriser, le saisir autrement, voire l’incarner.
14h30 L’exclusion sociale : une menace omniprésente
Marie-Pierre Fayant (Université Paris Cité), Professeure en psychologie sociale
L’exclusion sociale est définie par les psychologues sociaux comme une mise à l’écart d’un individu ou d’un groupe d’individus par les autres. Dans cette présentation, nous examinerons les conséquences psychologiques de cette exclusion, mais aussi sociétales. L’objectif sera de comprendre comment les individus réagissent et font face à l’exclusion sociale. Ce sera l’occasion de nous interroger sur la définition de cette notion et l’identification de situations d’exclusions sociales. Nous pourrons aussi échanger sur les interactions sociales dans le milieu scolaire, un milieu où les exclusions sont très fréquentes.
15h30 Pause
16h Comment montrer le suicide aux ados ?
Christophe Debien (CHU Lille), Psychiatre, auteur, co-créateur de la chaîne YouTube Le PsyLab et Charles-Edouard Notredame (CHU Lille), Psychiatre, Maître de conférences
Parce que le suicide est un sujet majeur, parce que le suicide est un sujet tabou, il est important de savoir le montrer pour informer, de savoir le montrer pour s’interroger… Bref de savoir le montrer pour pouvoir le regarder, et pourquoi pas le prévenir. Les Dr Notredame et Debien vous propose ainsi une plongée au cœur de la série Netflix « treize raisons de… » afin d’apprendre, ensemble, à accompagner nos ados dans leurs interrogations vis-à-vis de ce phénomène qui les concerne particulièrement.
17h Table-ronde et échanges avec le public : l’enfant exposé au mal
Participant·e·s (à confirmer) : Christophe Debien, Carole Desbarats, Marie-Pierre Fayant, Ophir Levy, Olivier Mascaro, Charles-Edouard Notredame, Benjamin Mera
18h Fin de la seconde journée – clôture
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Cet événement est organisé par Les enfants de cinéma, Klara Kovarski (Laboratoire de Psychologie du Développement et de l’Éducation de l’Enfant, Sorbonne Université), Victor Chung et Julie Grèzes (Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Computationnelles, ENS-PSL), Rocco Mennella (Laboratoire sur les interactions cognition, action, émotion, Université Paris Nanterre).
Les enfants de cinéma – Yellow Now / Côté cinéma
Motivation
De Zéro de conduite à Tomboy. Des films pour l’enfant spectateur est le projet éditorial d’une association d’éducation artistique à l’image, Les enfants de cinéma, en charge pendant près d’un quart de siècle – de 1994 à 2018 – du dispositif national « École et cinéma ». Elle a constitué au fil des années un patrimoine exceptionnel, et jusqu’ici inaccessible sur le marché du livre, de nombreux textes sur le cinéma, à travers des monographies sur des films de toutes époques et de tous pays, les Cahiers de notes sur …
Ces cahiers étaient destinés aux instituteurs engagés dans le dispositif, ils leur étaient offerts comme matériel pédagogique accompagnant les sorties de leurs classes au cinéma.
En près de 25 ans d’une politique éditoriale exigeante, la collection de 112 Cahiers de notes a ainsi constitué une histoire et une traversée de l’art cinématographique, des origines jusqu’au cinéma le plus contemporain.
L’ouvrage proposé aujourd’hui, articulé autour des « Points de vue », chapitres autonomes des Cahiers de notes, signés par leur auteur – professionnel du cinéma, universitaire, critique, écrivain – entend rencontrer un plus large public, parents, enseignants, étudiants et tous les amoureux du 7e art.
La direction de l’ouvrage a été confiée à Hervé Joubert-Laurencin, professeur d’histoire et d’esthétique du cinéma à l’université de Paris Nanterre, spécialiste des écrits et de l’édition de cinéma, qui fut un membre actif de l’association depuis ses débuts.
Présentation
Les Cahiers de notes sur… ce sont 112 fascicules, petits cahiers verts, matériel pédagogique réservé aux instituteurs, consacrés à un film issu de la liste du dispositif national Ecole et cinéma. Les Cahiers ont disparu et ne sont plus, aujourd’hui, que des objets de collection.
Chaque cahier était confié à un auteur unique, spécialiste ou non du cinéma. Dans ces monographies, plusieurs pages étaient réservées à l’expression d’un « point de vue », celui de leur auteur, regard personnel sur l’œuvre envisagée.
Parmi ces 112 « points de vue », une trentaine ont été retenus pour constituer l’ouvrage aujourd’hui proposé.
Le choix des 30 titres a reposé sur le principe d’une mise en regard, deux par deux, des films, chacun s’enrichissant de la confrontation avec son voisin, créant ainsi de nouveaux points de vue, suscitant de nouvelles idées.
Une brève introduction de chaque couple de films – rédigée par Hervé Joubert-Laurencin – justifie leur sélection et leur mise en relation. Une double page de photogrammes, qui eux aussi se répondent, illustre à son tour les liens entre les films.
L’ouvrage, de 488 pages, présente un vaste panorama de la pensée du cinéma en France ces vingt-cinq dernières années.
Pour télécharger l’appel : Appel Les enfants de cinéma